L'arbre
L'arbre
1997
70x70 Huile sur bois

details


Très vite finalement vont tomber les citations, comme si le mouvement pris par la peinture elle-même ne nécessitait plus l'apport, la caution de formes empruntées à la manière des musiciens qui souvent ont puisé chez d'autres un thème à réorchestrer ou prétexte à variations. Il y aura encore résurgence de ce procédé, mais beaucoup plus rarement. Le langage pictural est maintenant bien maîtrisé et va s'épanouir dans le foisonnement de la nature.

L'arbre est à rapprocher du bœuf écorché de Rembrandt. La lumière vient frapper le cœur d'un arbre qui offre ses viscères par l'éclatement de l'écorce et de l'aubier, plus haut une bouche béante, sur la droite un œil renvoyant au spectateur son regard, dans les plissements de l'écorce un oiseau de nuit pétrifié.
Au second plan un buffle, masse sombre, compacte, stable venant contredire par sa force butée, son assise le déchirement de l'arbre dans son mouvement oblique, il y a une inversion flagrante des rôles entre les deux tableaux.
Le départ des branches s'organise dans la courbure d'un arc de cercle, et ces branches s'élancent vers le haut du tableau dans un mouvement et la teinte des flammes d'un foyer, l'arbre se consume au milieu d'une prairie très agitée, les êtres secrets qui hantent les mythologies nordiques se livrent à leurs facéties coutumières.