Arche de Noe
Arche de Noé
1998
70x70 Huile sur bois

details

 


Dans une gravure, Kircher nous montre l'Arche comme une sorte de hangar monumental sous les nuées déchaînées, flottant parmi les cadavres d'hommes, de chevaux, de poissons, d'autres représentations dressent le catalogue de la création…

Dans la peinture de J.Hazera, le bruit et la fureur viennent battre les flancs de l'arche pendant qu'à l'intérieur, ouvert largement au regard par une vue plongeante, comme protégées par une cloche de verre invisible, les créatures vivent paisiblement. La nuit entoure un fragment de territoire clos, baigné d'une douce lumière. L'Arche est une coquille de noix ventrue, incertaine dans sa capacité à flotter entre une mer écumante et un ciel traversé de projectiles phosphorescents.
Noé, debout, nu, les bras levés, invoque le ciel, prière ? colère ? ses compagnons de voyage s'accommodent très bien de la situation.
Cette grosse forme ovoïde est réconfortante, elle semble en gestation de ses occupants. On assiste à leur vie nonchalante, les uns se dégourdissent les pattes, les jambes, les bras, les autres somnolent, dorment profondément, contemplent le spectacle, aucun signe d'inquiétude, l'arche bombée dans sa lumière dorée berce sa création au milieu de la terreur.
Punition pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'être du bon côté, étrave d'une nef des fous qui fend sa route parmi les sacrifiés, nantis écrasant le tiers-monde…. L'art est le plus tragique et le plus utile de nos jeux quand il s'agit de danser au bord de l'abîme ou de le recouvrir de fleurs.

 

 

 

 

 

 

 

 


St Savin Fresque romane.


Kircher Athanase 1675 (détail)


Kircher : L'embarquement.