La chute des oiseaux
La chute des oiseaux
1998
70x70 Huile sur bois.

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Le balancier s'est arrêté, le triomphe de la mort s'annonce.

Nous sommes ici en présence du tableau le plus sombre, le plus pessimiste. Pas de lumière, pas d'espoir, le mouvement nous entraîne vers le bas où rampent des ossements, trônent les brutes borgnes, s'agite l'insecte à croix gammée…seule parenthèse narquoise, une baignoire molle où Marat-cygne agonise d'un coup de fourchette au cœur !
Les oiseaux blancs ne sont pas les anges rebelles de Bruegel, ce sont les innocents massacrés, transpercés par des pieux acérés, précipités au sol dans des gueules féroces. Peu de couleurs, une gamme d'ocres, d'orangés, de bruns qui entrent en résonance avec des bleus sombres, des gris bleutés et le blanc des plumages et des os.
Un homme dans la mêlée fait le dos rond, on discerne une partie de sa tête tournée vers le spectateur, un arbre plonge ses racines dans son crâne. Il fait partie du piège impitoyable, le peintre lui-même acteur / dénonciateur, il n'y a pas de refuge, de neutralité «  Nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous. Et moi plus que tous les autres » Dostoïevski.
Dans la mince bande d'un ciel nocturne surgit une cavalière décharnée, aveuglée d'une charpie elle s'abat sur la terre avant-coureur d'un cortège d'abominations.


Bruegel - la chute des anges rebelles